Depuis plus de dix ans, chaque jour, Radio France vend des journaux à des dizaines de radios associatives, via la chaîne Sophia. Ils sont réalisés en direct par des journalistes de FIP et de France Musique et ils incluent des papiers et des sons de toutes les autres rédactions.
Radio France a décidé de changer les règles. Au lieu de diffuser ces journaux par satellite, et donc en direct, elle veut les transmettre par ADSL. Et ce, pour récupérer des radios clientes à son concurrent, le groupe Lagardère, qui propose déjà ce type de journaux téléchargeables et moins onéreux.
Mais le temps de téléchargement de ces « produits » impose de les enregistrer 15 minutes avant l’heure de leur diffusion. Les journaux d’actualité deviennent donc des journaux surgelés. C’est la mort du direct.
Depuis que la SDJ a eu vent de ce projet en juin dernier, elle s’y oppose, au nom des principes qui régissent nos cartes de presse. Elle l’a dit et répété aux représentants de la direction, dont certains membres sont pourtant titulaires de cette même carte. En vain, pour l’instant : le nouveau système doit entrer en vigueur le 1er avril, dans moins de dix jours.
Le danger saute aux yeux : Comment donner le résultat d’un match en cours ? La liste d’un nouveau gouvernement ? Le bilan d’un attentat ?
A ces objections, la direction oppose un argument surréaliste : si l’actualité est bouleversée, entre l’enregistrement et la diffusion, on supprimera le journal. Ni vu, ni connu.
L’actualité, c’est du direct.
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