Ces derniers y consentent parce qu'ils savent que leurs messages auront plus d'impact, distillés sur nos antennes que noyés dans un océan de publicité chez nos concurrents.
Mais Internet n'est pas le hertzien
Sur les différents sites du groupe, vous apercevez des publicités très différentes de ce que vous entendez sur les ondes. Ils n'avaient jamais eu droit de cité à Radio France mais voici pèle-mêle Ford, SFR, Citroën, We Kiss (site de rencontres en ligne), Fujifilm ou lequipe.fr (concurrence directe avec la production des journalistes sportifs de la maison) qui s'affichent sur nos sites et plus la technologie avance, plus ils auront d'espace (à la faveur de la refonte de tous nos sites). D'ailleurs Joël Ronez, directeur de la DNM nous l'affirmait : "Mon boulot est de rendre efficace la publicité" en optimisant techniquement nos sites pour mieux accueillir les dernières tendances en matière de pub sur le net. À la régie pub, on ne dit pas autre chose, "nos formats classiques (ceux que vous voyez aujourd'hui) sont en perte de vitesse."
Attendez vous à voir de nouveaux formats, ou les fameux pre-rolls qui vous obligent à subir une publicité avant l'écoute d'un podcast ou le visionnage d'une vidéo.
Radio France Publicité s'est engagé auprès de la SDJ à oeuvrer pour plus de qualité et d'esthétisme, à ne pas faire dans la "publicité intrusive" et à respecter les règles déontologiques qui s'appliquent déjà à la publicité dite "broadcast" tout en en oubliant les limites (entreprises publiques, para-publiques ou mutualistes).
Mais quelles limites réelles dans un univers déréglementé ?
Le problème, selon nous, est qu'il n'est pas possible de croire aux promesses quand le directeur de Radio France Publicité, Pascal Girodias déclare : "Pourquoi mettre des contraintes quand elles n'existent pas ? L'opportunité, c'est justement de ne pas être contraint. Que ce soit Hygiena, Ford ou Audi, pour moi, ce n'est pas un sujet ! On doit être dans le marché, à savoir réactif et adaptable, ou alors les contraintes nous mettraient hors marché."
Raisons invoquées, nos sites internet ne génèrent pas encore suffisamment de trafic, donc nous ne pouvons pas nous permettre la même exigence vis-à-vis de nos annonceurs. C'est oublier à moyen terme que nos sites "nouvelle version" ont pour objectif de générer plus de trafic et de "pages vues".
Ensuite, sachez-le, sans aucun fondement statistique, c'est asséné ainsi : "un internaute ne consomme plus internet sans pub" donc ça ne le dérange pas. Et puis c'est comme ça alors ne faisons pas autrement.
Et sachez-le également, là encore sans aucun fondement sérieux, "'nos auditeurs n'ont pas la même réticence à la pub sur internet que sur le hertzien". Et "nos internautes ne sont pas nécessairement nos auditeurs."
Bref, ce qui vaut pour le broadcast ne vaut plus pour l'Internet.
La SDJ Radio France n'est évidemment pas de cet avis. Quand nous contribuons au rédactionnel sur nos sites, nous le faisons avec les mêmes soucis qui president à la redaction de nos papiers radiodiffusés. Nous souhaitons que les règles valent de la même façon pour la radio que pour le web. Pour nous, nos sites sont un prolongement de nos antennes. Il faut rester cohérent et respectueux du fonctionnement public dans tout ce que produit Radio France.
Que penser de l'emplacement de ces bannières publicitaires placées entre le bandeau titre ou logo de nos chaînes et le contenu éditorial. Visitez d'autres sites d'informations privées et vous verrez que la bannière pub est souvent placée au-dessus du bandeau titre.
Que penser enfin d'une gestion sous-traitée, en l'espèce à la régie pub de France Télévisions (nouvel appel d'offres en cours), laquelle gère les milliers d'annonceurs grâce à un robot loin d'être parfait. Que penser en effet de ces publicités pour les rentrées radios de RTL et Europe 1 apparues, certes brièvement, sur les sites de France Inter ou de France Info.
Cela rapporte 40 fois moins que la publicité sur le hertzien. C'est à la fois très peu, "ce ne sera jamais la poule aux oeufs d'or" reconnaissent nos interlocuteurs à Radio France Publicité, quand cinq minutes plus tard dans la même discussion, ils expliquent que par temps de crise, un euro de plus est toujours bon à prendre et qu'on ne peut pas se permettre de rechigner. La SDJ demande à la Présidence d'autres choix stratégiques respectueux de l'identité du groupe.