Le 9 novembre, Radio France fera donc le mur. Une partie de ses équipes sera chargée de réaliser 24h d’antenne depuis Berlin. Ce sera, selon la direction, l’occasion de retrouver toute la richesse et la diversité des 7 chaînes du groupe réunies en une seule et même antenne devenue la vitrine de Radio France.
Si le fond reste discutable, la Société des Journalistes tient à rappeler les raisons pour lesquelles cette opération lui paraît aussi éminemment paradoxale sur la forme.
Le premier paradoxe porte sur les conséquences pour la réalité de notre travail. « Nous avons choisi pour la première fois d’unir nos forces », écrit Jean-Luc Hees. Or, ce jour-là, seule une minorité de nos forces sera effectivement mise à contribution. La majorité des journalistes de l’entreprise sera sous-utilisée, pour ne pas dire au chômage technique pour les présentateurs.
Le second paradoxe concerne les intentions affichées pour cette opération. Comment peut-on parler de vitrine alors que la plupart des produits exposés n’existeront que le 9 novembre et disparaîtront du magasin le jour d’après ? Nul doute que les habitudes de l’auditeur ne soient ébranlées par cette foire à l’éphémère.
Le troisième paradoxe touche à notre cohésion interne. L’événement devait marquer l’unité de l’entreprise. Il a ravivé d’anciennes rivalités entre chaînes et coupé le personnel en deux : ceux qui en seront… et les autres. La direction nous a expliqué qu’il ne s’agissait pas de prendre les meilleurs, mais de construire une antenne cohérente. Le mercato n’aurait rien perdu à être plus transparent.
Le 9 novembre, la direction propose de faire entendre non pas les voix mais « la voix de Radio France ». La Société des Journalistes forme le voeu que ce récital « solo » soit aussi exceptionnel qu’espéré, qu’il reste unique et que la polyphonie de Radio France, si chère aux oreilles des auditeurs, retentisse à nouveau le 10 novembre pour faire entendre « la différence ».
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